Western spaghetti

Western Spaghetti est un court métrage de 15 page qui – il faut bien l'avouer – part d'un concept très simple : prendre trop au pied de la lettre une expression, et écrire réellement un western dont le pivot de l'histoire serait un plat de spaghettis : c'est le sabotage du plat de spaghetti d'Étienne qui est le véritable élément déclencheur de son histoire et du duel auquel il va devoir participer.

Écrire ce court-métrage était un genre de défi pour moi : est-ce que j'allais vraiment être capable d'écrire un western sur un thème aussi improbable ? J'espère que la réponse est oui.

Pour faire de ce court-métrage un western j'ai tout d'abord décidé de construire l'histoire comme un mini-western : une zone sans foi ni loi représentée par une cuisine dans laquelle règne la loi du plus fort, un étranger arrivant en ville, de la méfiance, du conflit, de la trahison pour enfin finir sur une impasse mexicaine en bonne et due forme à base de sel, poivre et vinaigre.
J'ai aussi décidé – tant qu'à faire – de pousser le délire à fond en brouillant au fur et à mesure du court-métrage deux univers : un dans lequel on suit des cuisiniers utilisant des ingrédients pour se saboter les uns les autres, et un autre où ces mêmes cuisiniers sont des cow-boys et se menacent avec des pistolets... tout en étant toujours dans une cuisine. Si au début l'univers « réel » est omniprésent, peu à peu l'univers « western » s'infiltre de plus en plus dans la narration : d'abord par les costumes des acteurs, puis par des impacts de balle, des duels, pour finir sur une dernière scène durant laquelle le patron est confrontée à trois cadavres de cow-boys... est-ce que la vision western de l'histoire est devenu la réalité ? Ou est-ce qu'en réalité les trois cuisiniers ont juste mal assaisonnés les plats de ses concurrents et ces trois cadavres ne sont que des symboles ?

Je laisse le sujet libre à l’interprétation.

Ce que j'aimerais par dessus tout c'est que la réalisation du court-métrage soit complémentaire de cette écriture. Pour moi ce court-métrage doit être filmé comme un western dès la première scène.
La musique doit faire penser à un western. Les plans doivent respirer le western (par exemple en filmant tous les acteurs en plans américains), tout doit crier « Western » aux spectateurs avant même que le court-métrage ne glisse doucement dans cet univers dans sa deuxième partie.

Quelque chose d'intéressant qui a fini par me convaincre d'écrire ce script et pas un autre a été le fait que cette idée – conceptuellement – est un western vraiment différent de ce qu'on pourrait imaginer. Par son concept d'accord. Mais aussi par le lieu principal de l'intrigue.
Western Spaghetti c'est un court-métrage qui ne se déroule pas dans une grande étendue couverte de sable mais dans une seule pièce que le court-métrage ne quitte jamais. Une pièce exiguë, mais aussi totalement froide et propre. Les meubles sont en inox, les couleurs sont grises et froides. Et je pense qu'il y a possibilité de s'amuser énormément en jouant sur ce contraste entre ce décor froid et l'univers du western. Entre ce décor limite claustrophobique et la liberté qu'évoque généralement le genre du western.

Western spaghetti c'est donc un vrai western, filmé comme un western, construit et écrit comme un western et avec des thèmes très proches de ceux d'un western classique (volonté de pouvoir, trahison...) mais centré autour d'un thème et d'un lieu en total décalage avec tout cet imaginaire.
Et c'est pour ça au final que j'adorerais mettre ce script à l'écran car je pense que le résultat final pourrait être à minima sympathique et rigolo, et plus certainement... intéressant, en un sens.