Notre critique “The Florida Project” – Sean Baker

Non, Orlando ce n’est pas que Disney World, une destination de rêve et une certaine idée de l’Amérique. On y trouve aussi des motels pas vraiment flamboyants. Des terminus pour une frange des Etats-Unis coincée entre junk food, combines en tout genre et semaine de loyer qu’il faut payer d’une façon ou d’une autre. The Florida Project brosse le portrait de cette Amérique. Sean Baker (Tangerine, 2015) nous fait visiter tous les recoins de ce motel des illusions perdues en suivant une très jeune mère (Bria Vinaite) et sa très turbulente et très attachante gamine (Brooklynn Prince). Tout est là. Dans tous ces détails en toc, dans les jurons, dans les cigarettes fumées en connivence, dans les enfants pour qui tout n’est que prétexte aux jeux, dans les cris, dans la grande puérilité de ces adultes qui n’ont rien et n’ont jamais eu. Sean Baker est un maître de la restitution de ces instants, dans le choix de ses acteurs (mais comment a-t-il fait avec les gamins ?), dans cette fluidité vers une fin que l’on n’imagine pas vraiment rédemptrice. Mention spéciale pour le jeu de Willem Dafoe (le manager du Motel) qui donne toute son humanité dans son personnage mais aussi dans ce film, le film de cette fin d’année.

Philippe Mathieu

Slow Hot Wind – Script / Screenplay

“Slow hot Wind” is a poignant feature about a man who gets an explosive look behind the curtain of dubious financing methods concerning Alberta’s oil sand exploitation. He has to choose between reality and illusion …

A bank writes off some 800 Million. VICTOR works for an international accounting firm in Germany. He suspects the losses to be a stock market fraud. This pulls him from his everyday routine into a thrilling clue hunt through Germany, France and then Canada. There he quickly takes up with his Canadian assistant LOUISE. He doesn’t notice that she is playing a double game: she also monitors him. To get his trust, she draws Victor into a close relationship. They both analyze their lives and dreams. As a consequence Victor begins to confuse his interest in the mission with his feelings for Louise. But after the murder of an involved trader, Louise decides to protect Victor. She travels with him to Fort McMurray. There she helps him to illuminate the relationship between an industry-conspired oil spill and the fraudulent stock market investments. However, there she disappears…

Big money, investigation, friendship, betrayal: an odyssey that leads from Europe to Canada and the US, and finally, to the key: Henry Mancini’s Music Score “Slow Hot Wind”.

“Slow Hot Wind”, a screenplay of 100 pages, talkative but gripping, atypically constructed: an ordinary man slips into a mission that he believes to control. But it’s nothing else than manipulation, sending him around from place to place, offering a thrilling inside view on how big money, politics and environmental issues may be linked. But this impacting and cutting-edge topic just serves to lead us to the deeper level of the story: Victor has to redefine the sense of his life.

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Le troisième frère (The Third Brother) scénario

Le manteau de silence couvrant un secret de famille conduit au drame

Charles découvre que son petit frère Ludo, disparu depuis 15 ans, habite en fait depuis un certain temps dans la maison du gardien de la propriété familiale au bord du lac d’Annecy. Charles enquête et comprend les véritables raisons de la « disparition » de Ludo. Le passé a rattrapé le présent et rend Charles incapable d’éviter le pire.

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Ecriture de scénario : les 10 commandements !

A l’heure d’écrire, et de relire, ton scénario, il est important de garder en tête un certain nombre de conseils qui, par chance, tiennent sur les doigts des deux mains.

  1. Si tes lecteurs ont perdu le fil, c’est que tu as perdu le fil.

  2. Tu dois accepter le fait qu’écrire signifie aussi… réécrire.

  3. Tu peux transformer la réalité, tu ne peux pas transformer la crédibilité.

  4. Si tu as un problème avec le troisième acte, alors le problème est déjà dans le premier acte.

  5. Un bon drame c’est la vie avec les parties ennuyeuses qui ont été enlevées. Enlève le gras, garde la viande !

    1. Le conflit, les obstacles, la jalousie, le risque sont les ingrédients essentiels de tout script.

    1. Structure, structure et structure. Les scénarios peuvent être des animaux turbulents…

    1. Tu ne tueras pas ta grammaire.

    2. Feedback, feedback et feedback. C’est essentiel.

    1. Si tu n’as pas réussi au premier coup, essaye encore. Si tu n’as pas réussi au deuxième coup, essaye encore. Si tu n’as pas réussi au troisième…

traduit à partir de l’article de Everton Gayle

USA : un film par jour au cinéma pour 9,95$ par mois !

Avec une politique de vente particulièrement agressive MoviePass compte désormais plus de 1,5 million d’abonnés aux Etats-Unis. Moyennant 9,95$ par mois ces petits veinards peuvent aller tous les jours au cinéma. Mais comment est-ce possible ?

Voir un film par jour au cinéma en ne payant qu’une seule place par… mois. Et bien c’est tout à fait possible, à condition de vivre aux Etats-Unis. Mais ce n’est pas la seule prouesse, il faut aussi être titulaire d’une carte MoviePass. Et ils sont désormais 1,5 million d’Américains à l’avoir en poche. Ils n’étaient que 20 000 en août dernier. L’explication de cette explosion d’abonnement est relativement simple, de 40$ par mois le tarif est passé à… 9,95$, de quoi réveiller et surtout entretenir des passions cinéphiles, d’autant plus que cette carte est valable devant 36 000 écrans (sur 40 000 écrans répertoriés aux Etats-Unis).

Vous vous demandez certainement à cet instant comment ce tour de passe-passe a-t-il été possible et bien voilà : MoviePass fait un formidable pari sur l’avenir. Après avoir végété depuis sa création en 2011 la société est entrée dans une autre dimension celle qui fait en sorte que « le client devient le produit ». En clair avec une base de données générée par des millions de personnes (ils espèrent avoir deux millions d’abonnés d’ici la fin de l’année 2018) Movie Pass va être en mesure de vendre des études comportementales… Et puis ils espèrent aussi que la cinéphilie va prendre une tournure plus raisonnée autour d’un seul passage au cinéma par mois.

Mais ce n’est pas tout. Le cofondateur de MoviePass, Mitch Lowe, précédemment chez Netflix, a révélé au magazine Forbes que sa société envisage d’aller vers la production et la distribution. Se projetant à 10 millions d’abonnés, Movie Pass espère pouvoir dégager 7 millions d’euros qui seront consacrés au cinéma indépendant…

Philippe Mathieu

Pour en savoir plus, l’interview de Mitch Lowe sur Bloomberg.

Quand Boostyourfilm propose sa vision du cinéma indépendant

“Le cinéma indépendant, c’est tout ce qui n’est pas Hollywood non ?”… Pas vraiment. Daniel Anton, président fondateur de Boostyourfilm propose une autre vision du cinéma indépendant.

Un film est considéré comme ‘film indépendant’ lorsqu’il est validé par le public et qu’il contient une valeur ajoutée“, pour Daniel Anton, co-fondateur de Boostyourfilm la définition est claire.

Il faut dire que beaucoup se cassent les dents sur cette définition. La notion de cinéma indépendant diffère d’un pays à l’autre, d’un festival à l’autre, d’un média à l’autre, voire d’une personne à l’autre. À ses débuts, il se définissait principalement contre et en opposition à la frénésie de l’argent d’Hollywood qui régit le cinéma depuis 1910. Le cinéma indépendant (défini dans les années 80) visait à s’émanciper des majors, le courant Indie (1990) désigne la frange la plus rentable du cinéma indépendant et Indiewood (2ème moitié des années 90) se positionne au croisement entre le système indépendant et hollywoodien. Janet Staiger (Professeur émérite à l’Université du Texas à Austin) estime que l’indépendance se fonde sur une pratique et non sur des critères économiques et institutionnels. Il considère que ce type de cinéma “nécessite avant tout un investissement émotionnel et intellectuel des spectateurs ayant […] une conscience morale”.

Daniel Anton va plus loin : “L’indépendance du film s’arrête à partir du moment où l’intérêt des créateurs se déporte sur l’argent”. C’est l’objectif d’un film qui fait son indépendance. Si l’audience est prise en compte avec une véritable histoire, le film est indépendant des logiques financières.

“Je ne mets pas forcément les majors en opposition avec le cinéma indépendant. Je pense simplement que c’est l’intérêt de réalisation qui prime. Pourquoi ne pas aller plus loin en disant qu’une major peut mettre de l’argent dans un film dit indépendant. À partir du moment où la valeur ajoutée est l’histoire qu’il raconte au public, on pourra considérer celui-ci comme indépendant. Mais il n’y a aucune prise de risque. Ce qui tue l’indépendance c’est avant tout l’exploitation à outrance des franchises, le moment où l’œuvre est corrompue par l’argent.”

Un système verrouillé en France

Par la structure publique du financement de la création audiovisuelle en Europe, l’expression de “film indépendant” n’a pas de sens. Tous les projets sont susceptibles d’être éligibles à subventions. En théorie… En fait, c’est faux, car ce qui pose actuellement problème, c’est le verrouillage du système. En France, par exemple, pour faire un film il faut faire partie du réseau. Un producteur doit avoir l’agrément du CNC et un diffuseur (chaîne de télé) comme partenaire pour avoir droit aux subventions. Les financements complémentaires privés entrent en jeu une fois les subventions assurées. Ce système ne permet plus l’émergence de nouveaux talents. Il faut connaître une personnalité établie dans le système (“la grande famille du cinéma”), pour être coopté, sinon on reste devant la porte. C’est la chape de plomb au-dessus du cinéma.

Aux États-Unis, les majors limitent l’émergence de nouveaux talents par leur manque de prise de risque, en Europe, c’est le système de subventions publiques. Si l’audience avait directement accès aux projets de films ou aux talents émergents, le panel créatif ne serait-il pas différent ?

Quentin Duforeau

Pour aller plus loin

Le temps : “Gus Van Sant : ‘Je ne fais pas de différence entre le cinéma indépendant et Hollywood'” – Article complet

The President’s Dick – Script / Screenplay

After assassinating a foreign leader, a Secret Service Agent must protect the American President from the wrath of a vengeful nine-year-old.

Secret Service Agent Dick Cummings III has just saved a church full of people attending the wedding of the President’s daughter. The President enlists Dick on a top secret mission to assassinate Peter Enculent, the leader of Canada. After a successful attempt, Dick escapes back to Washington – but he made a mistake in leaving Enculent’s son alive.

Creative notes: The first draft of this was written in about seven hours. This is my first feature.

Read the screenplay, it’s pure fun!

The President’s Dick ©

An Original Screenplay by Corey Dowd

 

Faire vivre son projet en cinq étapes

Vous avez un bon scénario ?

Alors c’est simple : téléchargez votre scénario accompagné d’un pitch et d’un synopsis.

Donnez vie à votre projet.

Vous avez déjà un déjà tourné un court-métrage, une vidéo ou une démo ? Publiez-les ! Vous pouvez aussi enregistrer votre pitch et présenter ainsi votre projet. Tous vos contenus liés à votre projet et à votre savoir-faire sont bienvenus pour enrichir votre message.

Votre public compte : plus ils sera important et plus votre film aura des chances d’être produit.

Comment utiliser boostyourfilm, comment développer son audience ? C’est simple : inscrivez-vous, connectez-vous et créez votre profil. Faites passer le mot, invitez vos amis à rejoindre boostyourfilm.com pour qu’ils commentent, qu’ils aiment et qu’ils soutiennent votre scénario. Partagez vos publications sur les réseaux sociaux, rejoignez boostyourfilm sur Facebook. Des milliers de membres sont déjà là pour faire des commentaires. Invitez vos amis à rejoindre la plateforme. Boostyourfilm est aussi présent sur Twitter, Linkedin, Pinterest etc…

Maintenant, si vous voulez donner à votre scénario la chance de se retrouver sur grand écran, lisez attentivement ce qui suit :

5 étapes faciles pour construire et développer son public :

1) recrutez des supporteurs clés

Identifiez une vingtaine de personnes que vous savez être actifs pour développer votre public. Invitez les personnellement à s’inscrire sur boostyourfilm.com. Il peut bien sûr s’agir d’amis, mais la plupart d’entre eux doivent être des fans de cinéma, voire des professionnels qui connaissent votre travail. Demandez à vos amis, vos connaissances qui travaillent déjà dans l’industrie cinématographique de recommander votre œuvre à d’autres et assurez vous qu’ils maitrisent l’usage des réseaux sociaux.

2) identifiez les mots clés et développez l’activité du public

Pour construire votre communauté, votre public en partant de rien, vous devez maîtriser les mots clés de votre histoire, les mots qui vont capter l’attention des gens. Vous allez devoir consacrer du temps à chater et échanger sur votre projet pour faire en sorte que les gens s’approprient ces mots clés. Chaque jour développez votre audience avec des posts, des questions et d’autres formes de contenu. Et comme tout parent, vous ne vous éloignez pas de votre progéniture pour la voir grandir, devenir adulte, devenir un large public.

3) chouchoutez vos membres historiques

Il est aussi très important d’impliquer ses premiers membres d’une façon personnelle, et tout particulièrement dans les premiers jours de l’aventure. Par email personnalisé, voire par un appel téléphonique vous les tenez informés de moments clés ou de l’évolution de votre projet. Ainsi ils peuvent rentrer dans la conversation et participer.

4) récoltez du feed-back

Votre audience va créer du feed-back. Encore faut-il le récolter. Vous pouvez ainsi identifier les parties à améliorer de votre scénario. Dès que vous avez fait des modifications faites le savoir à votre public et n’oubliez pas de le remercier pour ses indications. Il verra ainsi qu’il joue un rôle important dans le développement de votre projet.

5) évaluez vos résultats et faite la promotion de votre public

Toutes les deux semaines, pendant trois mois, vous allez évaluer les résultats de vos efforts. Votre public s’est il élargi ? La participation est elle bien réelle ? Est-ce que du nouveau contenu a été généré comme des vidéos, des affiches, de la musique etc. Si c’est le cas alors le moment est venu de faire la promotion de votre public et de présenter votre projet à des coproducteurs et investisseurs.
boostyourfilm.com publie des projets de films long métrages, de séries télévisés et de documentaires en anglais, en espagnol en français et en allemand.

Festival d’Angers : trois décennies à chercher des “pépites”

Angers s’est inscrit en bonne place sur la route des auteurs qui signent leurs premières oeuvres, leurs “Premiers plans”. Le festival souffle cette année ses 30 bougies sous la présidence de Catherine Deneuve

Et de 30 ! Le festival de cinéma Premiers Plans d’Angers vient d’ouvrir ses portes sur sa trentième édition. Un festival à la programmation et philosophie suffisamment intéressantes pour retenir toute notre attention. Les jeunes réalisateurs européens y sont invités à présenter leur premier film au public, aux professionnels du cinéma et à la presse.

C’est toute l’ambition ce ce festival : révéler les nouveaux réalisateurs européens, en déceler « les pépites » comme l’a indiqué à l’AFP son délégué général adjoint Claude-Eric Poiroux. Il s’est aussi donné comme mission d’accompagner les scénaristes et les réalisateurs dans leurs travaux d’écriture. Des comédiens professionnels sont ainsi invités à lire en public des scénarios de premiers courts et longs métrages avant leur réalisation (une initiative qui nous plaît particulièrement ici à Boostyourfilm).

Près de 100 premiers films seront projetés jusqu’au 21 janvier. Quatre-vingts films sont présentés dans le cadre des six sections de la compétition. Plus d’une vingtaine d’autres seront présentés hors compétition dans le cadre des sections Figures libres, Plans Suivants, Panorama Fémis et l’Air Numérique.

Parmi les douze longs-métrages présents en compétition nous avons retenu de façon tout à fait subjective les très prometteurs Winter Brothers de Hlynur Pálmason et The Rules for Everything de Kim Hiorthøy. https://vimeo.com/245921995

En marge de la programmation, Premiers Plans propose cette année une rétrospective intégrale de l’oeuvre de Pedro Almodovar (d’où son affiche).

Lors de la précédente édition le Festival Premiers Plans a enregistré 80 000 entrées. Cette édition-là est présidée par Catherine Deneuve.

Angers c’est aussi « Les ateliers d’Angers », des ateliers fondés par Jeanne Moreau (qui recevra un hommage particulier cette année) et qui se déroulent au coeur de l’été. Ils s’adressent à de jeunes cinéastes européens ayant à leur actif un ou plusieurs courts métrages et se préparant à réaliser leur premier long métrage de fiction. Pendant 7 jours, ils bénéficient des enseignements de professionnels reconnus du cinéma.

Philippe Mathieu

https://twitter.com/PremiersPlans/status/952819654581514240

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