“Detroit” illustre un mouvement social afro-américain

Le mouvement “Black Lives Matter“, que l’on peut traduire “Les vies des noirs comptent” existe encore… et c’est toujours utile de le rappeler.

Detroit a comme toile de fond les émeutes de 1967 dans la ville, il se passe trois ans après l’adoption de la loi relative aux droits civils. La police débarque au motel Algiers à la recherche d’un sniper. Au lieu de faire leur travail, les forces de l’ordre optent pour la répression directe. Sorti le 4 août dernier aux États-unis le film a été présenté en France le 11 octobre.

Kathleen Bigelow, réalisatrice du fameux The hurt locker, a divisé les États-unis en deux avec ce film. Le Huffington Post parle d’un projet “inconséquent et dangereux” et Richablackrd Broody du New York Times se scandalise d’un “art immoral” qui “dramatise méticuleusement des événements avec l’intention de choquer et de frapper comme l’équivalent moral de la pornographie”. À l’inverse, Rolling Stone magazine, défend un “chef-d’œuvre pur et dur”.

Detroit est un tour de force et le monde est plein de prétendues critiques qui ne connaissent rien et disent n’importe quoi. The New Yorker et le Huffington Post passent à côté du propos. Ils ratent complètement la beauté d’une forêt en regardant seulement les quelques arbres les moins vaillants. Les États-Unis n’ont pas changé depuis les années 60s. La police continue de brutaliser, de tuer et de harceler les gens noirs tous les jours. C’est ici que se pose le problème !

Le dernier scandale qui a frappé l’actualité est le meurtre de Patrick Harmon par la police de l’Utah en octobre 2017. L’homme avait été arrêté par les forces de l’ordre parce qu’il n’avait pas de lumière arrière sur son vélo. La vidéo choquante des événements a été postée sur Youtube… Comme à Detroit les tueurs ont été acquittés.

Tout cela se passe dans un pays où les néo-nazy ont récemment marché en criant “les Juifs ne nous détruirons pas” à Charlottesville en Virginie. Donald Trump, président des États-Unis, estimait qu’il y a quelques bonnes choses dans ces mouvements…

Variety, par contre, explique le parallèle du film Detroit avec les brutalités policières quotidiennes dans la vie des personnes noires. Je ne pouvais pas être plus d’accord.

Traduit de l’article original de Everton Gayle

Pour aller plus loin :

Le monde : “La cinéaste Kathryn Bigelow revient sur l’assassinat par la police de trois Afro-Américains, en 1967.” – Article complet

The Guardian : “Kathleen Bigelow rages against the brutal chapter in US race struggle…” – Full article

Cineralia : “Crítica de Detroit. Atrapados en las redes de la intolerancia.” – Artículo completo