Le bon, la brute et… le western

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Des cowboys qui pourchassent des Indiens, une trahison, des coups de feu, des héros crépusculaires sur le chemin de la rédemption… Tout ça sent bon l’ouest américain et son genre cinématographique si emblématique, le western. 

Western

Vous avez remarqué ? Boostyourfilm a lancé un appel à scénarios au travers de son concours boostyour15pages. Une des contraintes est le western. Mais pourquoi le western ? Parce qu’on a tous une histoire personnelle avec les westerns. Bon d’accord, cela peut être un bon marqueur générationnel, je suppose que si je dis que mes premiers souvenirs remontent à de grandes soirées familiales devant la télévision qui essayait de faire passer dans les foyers français les grands espaces filmés par John Ford (La prisonnière du désert, Lh’omme qui tua Liberty Valence…), Raoul Walsh (La piste des géants, La charge fantastique…) et Howard Hawks (Rio Bravo…) et où la présence de John Wayne était obligatoire je vais forcément trahir un certain âge. Trahison doublée par ces séries télévisées à base des nuits des Mystères de l’ouest ou de l’impeccable et fraîchement repassée tenue (sans parler de sa winchester à canon scié) de Steve McQueen dans Au nom de la loi… (je tiens aussi à signaler que j’adore Westworld).

Monument Valley

Mais revenons au genre quasiment constitutif du cinéma américain (pour Eastwood il s’agit avec le jazz des deux seules formes d’art purement américain !). On est toujours surpris de constater que finalement les premiers westerns ont été tournés alors que la réelle page historique “western” était à peine refermée. Et dès le début, alors que les films étaient encore bien muets le genre a eu ses stars. Mais bien sûr c’est la grande époque des années 30, 40 et 50 avec les trois réalisateurs précédemment cités qui a marqué les mémoires. Dans d’incroyables paysages en technicolor qui façonnaient aussi une certaine idée de l’Amérique autour de Monument Valley, s’ébattaient des personnages qui n’avaient rien à envier à un certain manichéisme, les cowboys étaient les good guys (même si parfois il y avait vraiment des bad guys) mais les Indiens étaient toujours… les Indiens. Aucun archétype ne devait manquer.

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Puis cette Amérique a été remplacée par une autre, son rêve s’est brisé sur d’autres problématiques sur fond de guerre du Vietnam. Parallèlement dans les années 60 et dans les années 70, le western va connaître une étonnante destinée qui va lui ajouter des chefs-d’oeuvre tout en le poussant vers la sortie à base d’auto-parodies. Bien évidemment je parle là des westerns spaghetti tournés en Andalousie, mais qu’importe. Avec Il était une fois dans l’ouest Sergio Leone connaissait son affaire et Ennio Morricone était au sommet de son talent. Et puis Clint Eastwood était le meilleur pour assumer ce style cowboy à base de poncho et de punchlines avec un monde qui se divise en deux catégories…

Le genre est ensuite entré dans une phase crépusculaire, celle des années 90, avant d’être déclaré mort… alors qu’il ne l’a jamais vraiment été. Tout d’abord par analogie avec un autre genre. Les westerns sont souvent des “road movies” et les “road movies” à proprement parler ont remplacé les westerns. Un exemple s’il en fallait un ? Vanishing point ! Mais il y en a des dizaines.

Pas complètement mort

Le genre n’est donc pas complètement mort. Et là aussi les exemples abondent, après tout Eastwood est toujours de la partie, son Impitoyable sorti en 1992 rafle 4 Oscars. Et on pourrait aussi citer Danse avec les loups, True Grit, The revenant, L’assassinat de Jesse James par le lâche Robert Ford, Django Unchained...

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Enfin, s’il fallait encore une preuve de sa permanence, alors il convient de parler des westerns modernes comme No country for old men, The three burials of Melquiades Estrada (de et avec Tommy Lee Jones, en compétition à Cannes en 2005), Le secret de Brokeback Mountain. À cela vient s’ajouter les deux dernières et très belles oeuvres d’un Taylor Sheridan, Comancheria (comme scénariste) et Wind River (en tant que scénariste et réalisateur). Ces deux films n’ont rien à envier au genre.

Quant à savoir quel est mon western préféré… disons qu’il figure parmi les films précités et… qu’il y en a plusieurs. Mais il en est un qui n’a pas encore été nommé car tellement décalé : Blazing saddles (titre français Le shérif est en prison), une parodie signée par un Mel Brooks au sommet de sa forme. “Have you ever seen such cruelty ?

Ph.Mt.

1 COMMENT

  1. Le genre n’est pas mort et ne le sera probablement jamais. S’il sort des dérivés tels que Comancheria bien sûr, il en existe encore de “vrais” tournés ces dernières années, tels que Appaloosa, Meek’s Cutoff, Shérif Jackson, Jane Got her Gun, et le tout fraîchement sorti Hostiles et sa réputation plus que flatteuse. Nous pourrions aussi parler de Deadwood le film annoncé pour l’année prochaine.
    Le genre est déclinable presqu’à l’infini, entre les séries B, Z, l’insertion de vampires (Une nuit en enfer 3) ou d’Aliens, la comédie (voir celle du Seth mercenaire), ou toutes ses tentatives arty.
    Quand on parcourt la liste des Westerns en pré, post-production, et autres statuts plus ou moins fiables sur l’IMDB, la liste semble sans fin. Pour notre plus grand plaisir.
    Mais il est vrai qu’un digne successeur de La Prisonnière du Désert (oui, rêvons !), on attend toujours. Allez, je m’y colle ! 🙂