Adieu Harry Dean Stanton

Harry Dean Stanton, l’homme aux 200 films

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Un second couteau est un acteur ou une actrice qui ne s’illustre jamais dans un premier rôle. Même si on connaît tous son visage, personne ne connaît son nom et il n’occupe jamais le devant de la scène. Harry Dean Stanton était l’un de ces seconds couteaux typiques d’Hollywood. Il nous à quitté vendredi à l’âge de 91 ans. De “La Conquête de l’ouest” à “Twin Peaks”, nous n’allons pas revenir sur toutes les apparitions de Stanton qui dépassent le nombre de 200. Nous voulons juste rendre hommage à l’un des éternels seconds rôles les plus connus de l’histoire du cinéma.

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“Reste toi-même et laisse le costume jouer et raconter l’histoire.” Harry Dean Stanton reçut ce conseil de Jack Nicholson sur le tournage “l’Ouragan de la vengeance” de Monte Hellman. Un conseil pertinent puisque Dean restait vrai jusqu’au bout. C’est sans doute cette qualité qui faisait de lui une sorte de doudou porte-bonheur pour tant de cinéastes. Il était ainsi le plus “vrai” des membres de l’équipage du Nostromo dans “Alien”, apportant sa sensibilité country et sa démarche juvénile jusque dans les étoiles. Deux ans plus tard, en 1981, Harry va devenir l’un des seconds rôles emblématiques de la décennie, en accompagnant Snake Plissken dans l’odyssée urbaine : “New York 1997”.

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Il s’ajoute ainsi dans la longue liste des seconds rôles géniaux dénichés par John Carpenter (Lee Van Cleef, Ernest Borgnine, Donald Pleasance, Isaac Hayes…).

Wim Wenders lui offre finalement le seul grand rôle de sa carrière, Travis dans “Paris Texas”. Le road movie des road movies, où l’invraisemblable silhouette de l’acteur déambule dans le désert, prête à se dissoudre dans la poussière. Cette histoire d’amour et de désir filmé avec une beauté et une sensibilité unique recevra la Palme d’Or au Festival de Cannes en 1984.

Il faut également parler de la collaboration Dean Stanton/Lynch, qui débute en 1990 avec “Sailor & Lula”. En 1999, la scène finale d”Une Histoire vraie” aurait été une épitaphe parfaite pour Harry Dean Stanton. Mais à 73 ans il n’allait pas déjà prendre sa retraite.

Du faux condamné à mort dans “La ligne verte” à l’homme dans le hangar d”Avengers” en passant par son apparition dans “Le Dernier Rempart”, on n’oubliera pas cette gueule cassée à l’aura ingénue qu’était Harry Dean Stanton.

D’autres hommages:

TheGuardian

Libération